Le blé est une plante annuelle appartenant à la famille des graminacées. Elle fait partie du groupe des monocotylédones (plantes dont la graine est entière). Les racines du blé sont fibreuses, sa tige, haute, est généralement creuse, entrecoupée de noeuds où prennent naissance les feuilles. Le sommet de la tige porte une grappe de fleurs qui se transforment en grains, constituant un épi.
Culture du blé
Le blé est une céréale qui s'adapte à des sols et à des climats variés. En France où la production de blé est très importante, sa culture est présente dans presque toutes les régions, à plus ou moins grande échelle. Les conditions les plus favorables pour la culture du blé sont :
- un climat tempéré,
- une humidité moyenne ; les besoins du blé en eau ne sont pas excessifs,
- une terre riche (les limons, les alluvions des vallées, les terres argileuses),
- une terre bien préparée, bien nettoyée de ses mauvaises herbes et enrichie avec du fumier et des engrais.
Afin de laisser à la terre le temps de se reconstituer d'une année sur l'autre, un système d'alternance de culture est pratiquée : l'assolement triennal. En voici un exemple :
- 1ère année : betterave, pomme de terre, maïs,
- 2ème année : blé,
- 3ème année : orge.
Ces cultures ayant des besoins différents, ne demandent pas à la terre les mêmes éléments de base, ce qui lui permet de se refaire d'une année sur l'autre.
Variétés et catégories de blé
Il existe un très grand nombre de variétés de blé. A titre d'exemple, plus de 200 variétés sont cultivées en France. Ce sont les cultivateurs et les producteurs qui essaient d'adapter au mieux ces variétés en fonction de la nature du sol et du climat de la région, afin d'obtenir le meilleur rendement possible.
Toutes les différentes variétés de blé sont classées en trois grandes catégories :
- Les blés tendres : La plupart des blés cultivés en France appartiennent à cette catégorie. Les grains des blés sont arrondis, les enveloppes sont épaisses, sans transparence. Ils se prêtent particulièrement bien à la mouture ; en effet, lors du passage entre les cylindres, les enveloppes s'aplatissent et s'ouvrent sans se broyer, libérant l'amande et donnant une très forte proportion de son. Les blés tendres permettent d'obtenir une farine de bonne qualité, contenant environ 8 à 10 % de gluten, ayant de bonnes aptitudes pour la panification.
- Les blés durs : Cette catégorie de blé est cultivée dans les pays de climat chaud et sec. En France, il en est récolté seulement quelques variétés en Provence. Les grains de blés durs sont allongés, souvent même pointus, les enveloppes sont assez minces et légèrement translucides. Ils donnent moins de son que les blés tendres et la farine obtenue, bien que contenant plus de gluten (12 à 14 %), se prêtent moins bien à la panification.
- Les blés mitadins : Ces blés cultivés dans le midi de la France et dans les pays chauds (Afrique du Nord) ont des caractéristiques et des qualités intermédiaires entre les blés tendres et les blés durs. Les grains sont plus plats que les grains de blé tendre et moins longs que ceux du blé dur. Les enveloppes assez résistantes sont d'une épaisseur moyenne. Contenant du gluten de très bonne qualité, les blés mitadins sont parfois employés comme des blés de force, mélangés à des blés tendres, ce qui donne des farine de très bonne qualité pour la panification.
Le grain de blé
Quand les grains de blé sont mûrs, vient le temps de la moisson. Autrefois, on moissonnait à la faux et on battait sur l'aire, avec des fléaux, pour séparer les grains de la paille. Le van, sorte de grande corbeille plate en osier, permettait de ne garder que les grains sans la batte qui les entoure et sans les débris de paille. Aujourd'hui, des moyens mécaniques de plus en plus perfectionnés, les moissonneuses-batteuses, permettent de faire tous ces travaux le même jour, avec une seule machine. La moisson terminée, les grains de blé sont stockés à la ferme ou dans des silos où ils attendent d'être transformés.
Depuis la fécondation des fleurs, les grains de blé se sont formés ; ils ont grossi peu à peu et mûri au soleil. Chaque épis en porte de 45 à 60 environ.
La taille du grain de blé est d'environ 6 mm, sa couleur varie du jaune pâle à l'ocre roux, selon la variété du blé. Sa forme rappelle celle d'un petit oeuf, marqué toutefois sur toute sa longueur par une légère fente : le sillon où se trouve le faisceau nourricier du grain. Une fine brosse de poils est attachée à son extrémité la plus arrondie.
Le grain de blé comprend trois parties principales :
- l'enveloppe (14 à 16 % du poids du grain),
- l'amande farineuse (81 à 88 % du poids du grain),
- le germe (2,5 à 3 % du poids du grain).
L'enveloppe est formée de membranes très fines :
- assise protéique
- bande hyaline
- tégument seminal
- endocarpe
- mésocarpe
- péricarpe
- épicarpe
Après la mouture, l'enveloppe détachée de l'amande, forme les sons. Le péricarpe, dur et résistant protège la graine. L'assise protéique permet de faire adhérer très fortement les membranes de l'enveloppe sur l'amande.
L'amande farineuse (ou albumen) est la partie du grain qui donne la farine. Elle est blanche et farineuse dans les blés tendres ; dans les blés durs, sa couleur tire davantage sur le jaune. Cette amande est constituée d'un ensemble de cellules renfermant les grains d'amidon réunis entre eux par une sorte de ciment naturel, le gluten.
Le germe est situé à la plus grosse extrémité du grain, il se divise en deux parties principales :
- l'embryon qui comprend des feuilles, des bourgeons et des racines, le tout à l'état rudimentaire,
- le scutellum qui renferme des protéines, des matières grasses, des vitamines (B1) et une faible quantité d'amidon. Lors de la germination, il cède ses ressources à l'embryon qui se développe. Il devient ensuite un organe de digestion servant à transférer les matières nutritives de l'amande vers la jeune plantule.
Composition du grain de blé
Composition moyenne du grain de blé :
- eau 12 à 18 %
- glucides (amidon et sucres) 63 à 74,5 %
- protéines (gluten) 8 à 12 %
- lipides 1,5 à 2 %
- cellulose 2,5 à 3 %
- matières minérales 1,5 à 2 %
Répartition dans le grain de blé de ces composants
péricarpe ou enveloppes = cellulose + matières minérales
assise protéique = protéines (gluten) + lipides + matières minérales + vitamines
albumen amylacé ou amande = glucides + protéines + lipides + matières grasses + vitamines
germe = protéines (gluten) + lipides + matières minérales + vitamines
Conservation et utilisation du blé
Le problème de la conservation du blé est très délicat. Pour éviter que les récoltes ne pourrissent ou que se forment des moisissures pendant le stockage, il faut attendre, pour moissonner, que les grains soient parfaitement mûrs et secs.
Le taux d'humidité ne devrait pas dépasser 14 à 15 % du poids du grain. La plus grosse partie de la récolte est recueillie dès la moisson par des organismes stockeurs qui disposent de silos de grande capacité. Certains agriculteurs qui disposent de moyens suffisants, stockent leur blé à la ferme.
Les silos construits autrefois en bois, sont maintenant, généralement en béton armé, parfois en métal. Le blé à l'intérieur est à l'abri du froid, de la chaleur et de l'humidité. Ils sont divisés en cellules à parois lisses, parfaitement étanches. De nombreux systèmes de séchage, par ventilation d'air chaud, ont été mis au point et permettent d'assurer la conservation du grain de blé dans de bonnes conditions.
Les moulins disposent également de silos qui leur permettent de s'approvisionner régulièrement et d'avoir toujours sur place une quantité de grains suffisante à leurs besoins. Le transport du blé s'effectue par train, par camion, par péniche ou par bateau, et le plus souvent livré en vrac.