L’éclairage naturel peut remplacer totalement l’éclairage artificiel. Cependant, la plupart du temps, il ne permet pas d’assurer un niveau d’éclairement suffisant. Il est alors complété par un éclairage artificiel.
L’éclairage artificiel doit permettre d’assurer un éclairement suffisant, en évitant l’éblouissement direct de l’utilisateur mais aussi les contrastes lumineux trop importants dans le champ visuel. L’éclairage artificiel tient compte des caractéristiques individuelles des opérateurs et assure un rendu des couleurs compatible avec la tâche à effectuer.
Un éclairage artificiel bien conçu contribue à éviter les accidents du travail (chutes, postures précaires…) et à diminuer la fatigue visuelle du salarié.
Néanmoins, éclairer correctement nécessite un apport de lumière du jour (la lumière artificielle ne suffit pas), un choix approprié de luminaires et de lampes, des couleurs et des facteurs de réflexion des parois de la pièce et des plans de travail, et une implantation bien étudiée des zones et des postes de travail…
Voilà pourquoi l’éclairage artificiel doit être globalement pensé dès la conception des locaux, en intégrant des notions comme les aspects de maintenance (accessibilité), d’économies d’énergie ou purement esthétiques.
Éclairage : respecter la réglementation :
Le code du travail (art. R 4223-2) précise : «l’éclairage est assuré de manière à éviter la fatigue visuelle et les affections de la vue qui en résultent ; permettre de déceler les risques perceptibles par la vue».
Un bon éclairage offre un bon confort de travail. De plus, il exige de privilégier la lumière naturelle (art. R 4213-2) et de prévoir une vue sur l’extérieur (art. R 4213-3).
Les effets d'un mauvais éclairage sur la santé :
Un éclairage insuffisant ou de mauvaise qualité (éclairage instable, éblouissant) peut être à l'origine de la fatigue visuelle. Elle se traduit par des :
- effets oculaires : larmoiements, brûlures, picotement et rougeurs,
- effets visuel : vision trouble,
- effets généraux : douleurs cervicales, fatigue générale, maux de tête. Les mauvaises postures peuvent avoir pour origine un éclairage insuffisant ou mal placé.
Ces effets dépendent également des caractéristiques de l'individu (âge, type de travail à accomplir).
Entre 300 à 500 lux selon l’activité :
Penser l’éclairage artificiel en fonction des situations de travail est essentiel pour garantir un éclairement suffisant. Suivant les activités, l’éclairement conseillé peut varier de manière importante. 2 grandes catégories existent suivant la nature des tâches :
- pour des tâches ne nécessitant pas de perception de détails (éclairement de l’ordre de 300 lux),
- pour des tâches nécessitant la perception de détails (éclairement de l’ordre de 500 lux à 1 000 lux).
Éviter l’éblouissement des luminaires :
L’éblouissement peut être direct (dans le champ visuel) ou indirect (réflexion sur des objets, surfaces, plans de travail…). C’est un facteur fréquent et important d’inconfort et de risque visuel.
Aucune source lumineuse non protégée ne doit apparaître dans le champ visuel de l’opérateur, dans un angle de 30° au-dessus de la ligne horizontale passant par l’œil. Les luminaires doivent être équipés de grilles de défilement pour éviter ces désagréments. Par ailleurs, les tubes fluorescents seront placés de préférence perpendiculairement à la ligne de vision. Enfin, les parois brillantes sont à éviter : préférer des surfaces mates ou satinées pour les plans de travail, les machines et les surfaces environnantes.
Éviter les contrastes dans le champ visuel :
Si un bon contraste est nécessaire entre l’objet à percevoir et le fond, des contrastes trop élevés diminuent l’efficacité de la vision et le confort visuel. Il convient aussi d’éviter les zones d’ombre et les effets de masque. Il est également important d’assurer un bon rendu des couleurs pour éviter la fatigue visuelle. Dans les activités où la couleur joue un rôle important (peinture, inspection et contrôles des textiles, imprimerie…), les lampes choisies devront avoir un indice de rendu des couleurs élevé (IRC de l’ordre de 90).
Maintenir en bon état de fonctionnement :
La maintenance comprend le remplacement des lampes, le désempoussièrement, le nettoyage des déflecteurs et grilles. Le remplacement ne doit pas être trop fréquent et il faut limiter le nombre de références des luminaires dans l’entreprise pour favoriser les remplacements rapides. Des luminaires accessibles, faciles à démonter et protégés sont à privilégier.
Économiser, c’est simple :
Des gestes simples du quotidien peuvent faire faire de substantielles économies :
• Fermez les interrupteurs en quittant une pièce.
• Choisissez des va-et-vient ou des détecteurs de présence dans les lieux de passage (couloirs et escaliers) : ils déclenchent l’allumage et l’extinction automatiques des lumières, avec ou sans temporisation, de façon progressive ou non.
• Privilégiez l’éclairage fluorescent pour les longues durées d’éclairement.
• Dépoussiérez vos éclairages une fois par an afin d’en accroître la longévité.
• N’attendez pas qu’une ampoule claque pour la changer : anticipez en tenant compte de la durée de vie de la source lumineuse (mentionnée sur l’emballage) car sa puissance lumineuse décroît avec le temps.
• Si vous disposez d’une importante surface d’éclairage naturel, sachez qu’il existe des cellules photoélectriques qui permettent de maintenir un niveau d’éclairement en tenant compte des apports de l’éclairage naturel. La lumière artificielle vient ainsi compenser la baisse de niveau de lumière naturelle en fin de journée, et évite le gaspillage dû à un sur-éclairement.
Quelques recommandations :
Côté ouverture & baies vitrées
• Des ouvertures vitrées à hauteur des yeux donnant sur l’extérieur pour obtenir un éclairage naturel.
• Des verres traités et à double vitrage qui retiennent la chaleur émise par le rayonnement solaire, sans en atténuer la luminosité (permet aussi d'éviter la déperdition de chaleur l’hiver, l’effet de serre l’été).
• Des baies vitrées bien planes par rapport aux parois du local pour en faciliter le nettoyage.
• L’installation des baies vitrées au Nord (exposition au soleil moins élevée).
• L’installation d’un brise-soleil si le rayonnement direct dans le fournil est fort (exemple : baies vitrées orientées plein Sud).
• La réglementation (Règlement CE n°852/2004 relatif à l’hygiène des denrées alimentaires et ses modifications) indique qu’il est opportun d’équiper vos fenêtres d’écrans de protection contre les insectes (communément appelés moustiquaires), amovibles pour le nettoyage.
Côté lampe
• Des tubes fluorescents à efficacité énergétique élevée : tube T8 (diamètre 26 mm) haut rendement ou tube T5 (diamètre 16 mm), avec une efficacité lumineuse d’au moins 65 lm/W. La durée de vie de ces tubes varie en moyenne de 12000 à 18000 heures.
• La formule « double néon » qui permet d’assurer un éclairage sécurisé.
• Choisissez des températures de couleur des tubes fluorescents qui respectent la couleur et l’aspect des denrées alimentaires.
Côté luminaire
• Des luminaires étanches compacts PVC, idéaux pour les locaux industriels ou humides.
• Des luminaires avec connecteur externe permettant d’enlever le bloc et de changer le tube défectueux en dehors de la zone alimentaire.
• Installez des luminaires étanches à l’eau. L’indice de protection (IP) de ces appareils doit être en adéquation avec les influences externes et en particulier les projections d’eau.
• Encastrez les luminaires sous verre dormant, en continuité avec le revêtement de plafond. Évitez les luminaires suspendus car ils produisent une zone d’accumulation de poussière délicate à nettoyer.