Partir à l’étranger suppose une nécessaire mobilité : une lapalissade qu’il n’est pas inutile de rappeler. La mobilité sous-entend en effet un certain nombre de qualités : l’ouverture d’esprit, le sens de l’adaptation, la curiosité, la disponibilité. Pour qui ne supporte pas l’idée d’être séparé, pour un temps de sa famille au sens large, et de ses amis, il est inutile de tenter l’expérience. Etre un bon professionnel ne paraît pas suffisant, il faut aussi se sentir psychologiquement prêt et se poser les bonnes questions en toute honnêteté.
Il est conseillé, à ce titre d'effectuer un voyage de reconnaissance dans le futur pays.
Prendre quinze jours, trois semaines de vacances en tant qu'observateur n'est pas du temps perdu, car survoler le style de vie et la mentalité des habitants évite bien des déconvenues.
Les librairies, les centres de documentation ont beau regorger d'ouvrages et de guides ; si utiles soient-ils, ils n'ont jamais remplacé l'expérience personnelle. Notons, à cette occasion, que les décisions impulsives prises suite à un reportage télé, à un entretien furtif ou à un quelconque témoignage n'ont jamais été bonnes conseillères et que si ces derniers déclenchent en vous un désir de partir, vous ne devez pas pour autant vous affranchir d'une méticuleuse préparation.
Il faut pour cela procéder avec méthode. Voici, pour vous aider, quelques axes de réflexion qui vous permettront d’auto évaluer le sérieux de votre projet :
- les motifs du départ :
difficulté à décrocher un emploi en France, envie de changement, conflit avec l'entourage, déception dans la vie privée, mal être permanent...,
- motivations réelles :
s'ouvrir à une autre culture, maîtriser une langue étrangère, acquérir une expérience, découvrir un nouvel environnement professionnel, élargir sa gamme de produits, apprendre un autre savoir faire, dispenser son savoir-faire, promouvoir les produits français, s'enrichir (valable au propre comme au figuré !)...,
- les traits de votre personnalité :
inhibé, extraverti, à l'aise dans un groupe, effrayé par l'inconnu, communicatif, solitaire, volontaire...,
- vos compétences professionnelles :
diplômes, expériences en entreprise, ce qui vous passionne dans l'exercice de votre profession, ce qui vous rebute, vos relations avec vos collègues : bonnes, médiocres...,
- votre intégration professionnelle :
capacité d’adaptation à des goûts différents, à des pratiques professionnelles nouvelles, résistance au changement ; en un mot, êtes-vous prêt à pratiquer votre métier autrement ?
- vos compétences linguistiques :
langues étrangères (si aucune, êtes-vous hermétique à l'apprentissage d'une nouvelle langue ? Les Français ont une bien piètre réputation dans ce domaine !),
- votre budget :
à évaluer selon le projet (départ dans le but d'intégrer une entreprise, salarié détaché d'une entreprise française, création à l'étranger...),
- accueil du projet par l'entourage :
réaction de la famille proche (femme et enfants : projet commun ou imposé ?), de la famille au sens large et des amis (encouragement ou rejet)...,
- le temps que vous pouvez consacrer au montage de l'opération :
(recherche de l'emploi, préparations administratives, lectures variées pour vous imprégner de la culture...),
- votre degré de connaissance de l'étranger :
goût réel pour les voyages, fréquence des voyages, les destinations de prédilection ou à l'inverse toute première expérience...,
- la durée envisagée de votre séjour :
période définie (mois, année) ou période indéfinie,
- le retour en France :
les perspectives après l'étranger.
Cet auto bilan est à réaliser en toute sincérité : inutile de tricher avec soi-même. Par ailleurs, il peut être intéressant de le soumettre à une personne proche de votre entourage et de comparer les réponses. Sachez qu'il y a peu de chances pour que votre caractère change en traversant la frontière...
Votre premier bagage, c'est vous-même et il faudra composer avec !