En France, un incendie domestique a lieu toutes les 2 minutes. 10 000 personnes en sont victimes chaque année. Quand il ne tue pas, un incendie peut entraîner de graves séquelles physiques, respiratoires, traumatiques et psychologiques. La lutte contre le risque d’incendie impose de mettre en place des mesures techniques et organisationnelles visant à supprimer tout départ de feu ainsi qu’à limiter la propagation et les effets d’un incendie.
En France, de nombreux incendies se déclarent chaque jour. Le nombre de victimes directes (décès, brûlés, intoxiqués par les fumées) reste heureusement relativement faible. En revanche, les conséquences socio-économiques tant directes (dégât matériel, perte de production…) qu’indirectes (perte de client, période de chômage technique, incertitude sur l’activité…) s’avèrent très élevées. La prise en compte du risque incendie et de sa prévention est fondamentale, d’autant plus que la destruction par le feu d’un établissement entraîne très souvent sa fermeture définitive.
Un incendie est une combustion, qui émet de grandes quantités de chaleur, des fumées et des gaz polluants. Pour qu’il se déclare, il faut que soient présents, simultanément sur le lieu de travail, les trois éléments :
- un combustible, c’est-à-dire une matière capable de se consumer (matériau de construction, bois, essence…),
- un comburant qui, en se combinant avec le combustible, permet la combustion (oxygène, air…),
- une source d’inflammation qui va déclencher la réaction de combustion (électricité, flamme nue, cigarette…).
Origine des incendies
Les causes d'incendies sont nombreuses, mais la majeure partie des incendies a une origine humaine (imprudence, malveillance).
Selon les experts, les incendies d'origine électrique sont souvent dus à des dégradations localisées des câbles et des connexions entrainant une surchauffe ponctuelle et une carbonisation des isolants qui peuvent s’enflammer dès l’apparition d’un arc électrique, en particulier au niveau des connexions, ces phénomènes étaient quasiment indétectables, jusqu’à l’apparition de la technologie du détecteur d'arc, qui sont devenus obligatoires aux États-Unis depuis plus de 10 ans sous le nom de AFCI (Arc fault circuit Interupter).
Cette technologie est émergente hors des États-Unis et fait l’objet d’une Norme internationale IEC 62 606 qui définit le mode de fonctionnement de ces produits qui sont appelés AFDD (Arc fault detection device).
Après les actes volontaires, on estime que le non-respect de l'interdiction de fumer et les incidents d'origine électrique constituent la majeure partie des risques de départ d'incendie.
Dangers d'un incendie
Une partie des principaux dangers auxquels s'expose une personne proche d'un incendie sont liés à la chaleur élevée. Même en dehors des flammes, on s'expose au risque de brûlure due principalement aux fumées chaudes, mais aussi au rayonnement infrarouge, au contact avec des objets chauffés, à l'air chauffé, ou bien aux vapeurs d'eau produites par l'arrosage. Pour se prémunir des brûlures les pompiers sont équipés de vêtements protecteurs ignifugés et de casques ralentissant la progression de la chaleur vers la peau.
Les autres risques sont essentiellement respiratoires. En effet le feu consomme le dioxygène de l'air, indispensable à la survie et peut donc entraîner une asphyxie que l'on nomme risque anoxie. En outre le feu dégage des fines particules (communément appelées fumée) qui peuvent venir brûler l'intérieur des poumons, et souvent des gaz toxiques pouvant provoquer des empoisonnements, notamment le monoxyde de carbone. À titre d'exemple, les matières plastiques contenues dans une voiture peuvent générer 200 000 m3 de fumée à un rythme de 20 à 30 mètres cubes par seconde. C'est pourquoi les pompiers portent un appareil respiratoire isolant.
La chaleur peut provoquer des explosions de bouteilles de gaz et de réservoirs, ainsi que de certains produits comme les engrais ammonitrés. Ces explosions peuvent provoquer des traumatismes par chute (personne renversée), projection d'éclats, ainsi que de par la surpression occasionnée (blast).
En intérieur, il faut ajouter deux risques :
- l'obscurcissement de la vision par la fumée : on ne voit pas où l'on va, et l'on peut donc faire une chute ou se perdre ;
- le risque d'effondrement de la structure.
Enfin, des pompiers sont régulièrement victimes d'accidents de la route en se rendant à leur caserne lorsqu'ils sont appelés, notamment de nuit (conjonction du stress, de la fatigue, négligence des règles de sécurité routière).
Dégâts résultants d'un incendie
Lors d'un incendie, les dégâts ne sont pas uniquement causés par le feu lui-même. Tout d'abord, les suies dues à la combustion peuvent voyager bien plus loin que les limites du feu lui-même. Il n'est pas rare en effet que les suies d'incendie se propagent à d'autres pièces, voire à d’autres bâtiments. Ces suies sont extrêmement volatiles et pénètrent partout, y compris dans tous les appareils électroniques exposés ce qui peut, en cas de non traitement, mener à un nouvel incendie dans le futur. C'est pour cette raison qu'il est indispensable de faire appel à des sociétés spécialisées de l'assainissement après sinistres.
Ensuite, lors de la combustion, des vapeurs chlorées sont rejetées dans l'atmosphère et pénètrent également partout. Si l'effet n'est pas directement visible, il est mesurable et doit absolument être pris en compte lors du choix des techniques d'assainissement du site. Si la zone sinistrée n'est pas traitée correctement, un problème de corrosion va vite apparaître et toucher toutes les pièces métalliques, y compris toute l'électronique. Ce phénomène peut entraîner l'effondrement de structures ou un nouvel incendie si l'électronique est touchée.
Pour finir, la plupart des dégâts proviennent généralement des centaines, voir des milliers de mètres cubes d'eau nécessaires à éteindre, puis refroidir un incendie. Il n'est pas rare non plus qu'une inondation se produise suite à explosion d'une conduite d'eau sous l'effet de la chaleur dégagée par les flammes. Toute une opération de séchage et de déshumidification du site est donc nécessaire dans la majorité des cas.
Si une action rapide des services de secours est primordiale, un bon assainissement professionnel et durable est nécessaire afin de préserver ce que les pompiers ont réussi à sauver.
Développement d'un incendie
Un incendie se développe en plusieurs phases au cours desquelles sa température va s'élever. Cependant en fonction de son environnement, il peut aussi s'étendre et décliner s'il manque de combustible, de comburant ou de chaleur.
Éclosion
La rencontre des éléments du triangle du feu, c’est-à-dire un combustible, un comburant (en général le dioxygène de l'air) et une énergie d'activation (chaleur, flamme nue, étincelle) suffisante vont permettre à la combustion de s'amorcer.
À ce stade, le dégagement de chaleur est modéré, les fumées peu abondantes (appelée parfois à tort aérosol, ce terme désignant en fait un mélange liquide/gaz alors que la fumée est un mélange solide/gaz).
Croissance
La combustion produit de la chaleur (réaction exothermique), le feu entretient et accroît l'énergie d'activation. Si le combustible et le comburant sont disponibles en quantités suffisantes, l'incendie s'étend de manière exponentielle. On estime que pour éteindre un feu sec naissant, il faut :
- un verre d'eau durant la première minute,
- un seau d'eau au cours de la deuxième minute,
- une citerne d'eau au bout de la troisième minute.
Dans le cas d'un feu dans un volume clos (par exemple un feu d'habitation), on estime que la température de l'air atteint 600 °C au bout de cinq minutes alors que dans une cage d'escalier, elle peut atteindre 1 200 °C dans le même temps.
Phénomènes thermiques et progressions rapides du feu
Dans certaines conditions, il peut se produire une progression rapide du feu (PRF) par des accidents thermiques. Le principal facteur favorisant l'apparition de ces phénomènes est le flux d'air alimentant le feu :
- feu alimenté en air : Embrasement généralisé éclair par exemple dans un local semi ouvert ;
- feu carencé en air : Explosion de fumées par exemple par apport soudain d'air par ouverture rapide d'une porte.
Feu constitué
C'est le moment où le feu est au plus fort de lui-même. À ce moment-là, il ne peut plus croître et va suivre ensuite sa phase de déclin.
Déclin
Le déclin se fait lorsque le feu cesse de croître. Le feu va progressivement baisser en intensité puis entrer en combustion lente jusqu'à ce qu'il manque de combustible et s'éteigne.
Prévenir les risques d’incendie
La prévention des risques d’incendie doit intervenir le plus en amont possible, notamment au moment de la conception et de l’implantation des locaux ou de la mise en place d’un procédé de production.
L’employeur doit tenir compte en premier lieu de la réglementation du code du travail et éventuellement d’autres réglementations en fonction du type d’établissement.
La lutte contre le risque incendie consiste principalement à :
- supprimer les causes de déclenchement d’un incendie,
- mettre en place des mesures techniques et organisationnelles visant à supprimer tout départ de feu et limiter la propagation et les effets d’un incendie,
- limiter l’importance des conséquences humaines et matérielles,
- former et informer le personnel.
Que faire en cas d’incendie ?
Si l’incendie se déclare chez vous :
- Faites sortir tout le monde et évacuer les lieux pour éviter les risques d’intoxication (par les fumées et gaz) précédant la venue des flammes.
- Fermer la porte de la pièce en feu et la porte d’entrée et n’emportez rien.
- Une fois dehors, appelez les pompiers en composant le 18 ou le 112 (n° unique d’urgence européen).
Si l’incendie est au-dessous ou sur votre palier :
- Fermez les portes et mettez des linges mouillés en bas de celle-ci.
- Allez à la fenêtre pour que les secours puissent vous voir.
- En cas de fumée dans la pièce, baissez-vous vers le sol et couvrez-vous le nez et la bouche avec un linge humide (la fumée envahit d’abord les parties hautes).
Si l’incendie est au-dessus de votre palier :
- Sortez par l’issue la plus proche.